jeudi 28 mai 2015

GRANDE BARDANE

La Grande bardane (Arctium lappa – Astéracées) est une plante bisannuelle, imposante par ses énormes feuilles et sa tige unique apparaissant la 2ème année, cette dernière pouvant atteindre 2m de hauteur. 

Bardane et vieille tige florale

Feuille de bardane

Les fleurs tubulées sont groupées en gros capitules de couleur rose pourpré entourés d’un involucre de bractées crochues. Les fleurs et les fruits se collent au pelage des animaux ce qui permet la dissémination de l’espèce. C’est l’observation de ce moyen original qui est à l’origine dans les années 1950 de l’invention de cette bande auto-agrippante qu’est le velcro.

Fruits secs - Involucre de bractées terminées en pointes crochues


Propriétés thérapeutiques
Racines et feuilles sont utilisées.

Les feuilles en application locale grâce à leur activité antibactérienne et antifongique sont utilisées traditionnellement dans les affections dermatologiques (cataplasmes).

La racine, que l’on récolte en avril avant la floraison, est anti-inflammatoire, dépurative, cholérétique, cholagogue, hypoglycémiante. Elle freine par ailleurs le développement de certains germes pathogènes de la peau. Son emploi est indiqué dans les affections qui se caractérisent par une production excessive et une infection du sebum sécrété par les glandes sébacées (acné, furoncles) ou les lésions suintantes de la peau (ulcères, eczémas).

Cuisine sauvage
Les racines sont riches en inuline qui est un sucre assimilable par les diabétiques.
L'inuline possède par ailleurs un effet prébiotique bénéfique pour le tube digestif.
Jeunes, elles sont comestibles crues ou cuites façon carottes.
F.Couplan rappelle que leur saveur sucrée qui s’apparente à celle de l’artichaut en fait un  légume très populaire au japon.
Les jeunes tiges, après avoir été pelées, sont également appréciées crues ou cuites.

mardi 26 mai 2015

BENOITE URBAINE - TANINS

La Benoîte urbaine ou Benoîte officinale, Benoîte commune, Herbe du bon soldat, Racine bénie, Herbe à la fièvre (Geum urbanum – rosacées) n’a d’urbaine que le nom. Ce nom d’espèce lui a été donné pour la distinguer de sa cousine, la Benoîte des ruisseaux (Geum rivalevoir monographie du 16-05).
La dénomination de ‘benoîte’ est à comprendre dans le sens de ‘bénite’ eu égard à ses vertus bienfaisantes.

La fleur a 5 pétales jaunes séparés de 5 pétales verts.

Détail de la fleur de benoîte urbaine

Feuillage de la benoîte urbaine

Cette plante vivace fréquente en lisière de bois ou bords des chemins possède la particularité d’avoir un rhizome chevelu, brun à l’extérieur et couleur lilas à l’intérieur, qui dégage une odeur de clou de girofle, car riche en ‘eugenol’.

Détail de la coupe du rhizome de benoîte

Rhizome et racine de benoîte


Propriétés thérapeutiques
La racine renferme une forte proportion de tanins (*), caractéristique des rosacées.
Ceci lui confère des propriétés astringentes, anti-diarrhéiques.
Cette plante pourra être mise également à profit pour soigner angines, pharyngites ou inflammations de la bouche.
Sa composition riche en ‘eugenol’ permet également de l’utiliser en tant que fébrifuge.

Cuisine sauvage
Le rhizome est utilisé comme condiment, façon clou de girofle et permet ainsi de parfumer desserts, fruits au sirop, vin rouge et toutes autres préparations.

(*) TANINS
Ce nom regroupe des substances complexes qui entrent en combinaison non soluble avec les protéines animales. Cette propriété a été à l’origine du tannage des peaux.

La famille des rosacées est riche en tanins (Alchémilles, Potentilles, Benoites, Ronces).
Les tanins sont antiseptiques, astringents (c’est à dire qui ont la propriété de resserrer les tissus), anti-diarrhéiques, protecteurs et asséchants cutanés, vasoconstricteurs et protecteurs vasculaires, hémostatiques. Piégeurs des radicaux libres, protecteurs des membranes cellulaires vis à vis de la fixation des virus, les tanins sont aussi sans doute immunostimulants (d’après Dr Jean-Michel Morel – Traité pratique de phytothérapie).


dimanche 24 mai 2015

ACHILLEE MILLEFEUILLE

L’achillée millefeuille ou ‘millefeuille’ ou ‘herbe du charpentier’  (Achillea millefolium – Astéracées) fait partie des plantes médicinales les plus anciennement utilisées.
Cette plante, aromatique au froissement (tout particulièrement les capitules) à la saveur camphrée et amère, est une herbe commune de notre pays ; Elle affectionne les sols de préférence calcaires ou légèrement acides, riches en matières nutritives, secs ou modérément humides, et colonise, grâce à ses rhizomes qui émettent de nombreux bourgeons, bords de chemins, pelouses sèches, talus.
Les fleurs forment de tous petits capitules, eux-mêmes groupés en corymbes ramassés à l’extrémité des tiges.

Achillée millefeuille : détail des corymbes de capitules

Le nom d’espèce vient de la forme de ses feuilles divisées en fines lanières.


Achillée avant épanouissement des capitules


Propriétés thérapeutiques
L’usage traditionnel qui consistait à introduire une feuille d’achillée écrasée et roulée en boule dans la narine pour lutter contre les saignements lui a valu son autre nom populaire de ‘Saigne-nez’.

Anti-inflammatoire, hémostatique, anti-oxydante, emménagogue, vulnéraire, antiprurigineuse et adoucissante en application locale, l’achillée est également un puissant antispasmodique (crampes digestives, spasmes utérins).
La plante se montre apéritive, tonique et stimule les sécrétions biliaires.
Elle calme par ailleurs les bouffées de chaleur (son action mime la progestérone).

Cuisine sauvage
Les jeunes feuilles, cueillies avant floraison, se consomment crues en mélange avec d’autres salades ou cuites à l’eau et utilisées en soupe, en omelettes ou bien sautées au beurre.
Les feuilles plus âgées seront finement ciselées et utilisées comme condiment.
Les inflorescences parfumeront boissons ou desserts.

vendredi 22 mai 2015

TREFLE DES PRES

Le Trèfle des prés ou Trèfle rouge (Trifolium pratense – Fabacées) est une plante commune formant des colonies importantes dans les prairies, les terrains cultivés ou au bord des chemins et habituée aux sols frais mais bien drainés.


Le Trèfle est facilement reconnaissable grâce à ses inflorescences roses plus ou moins pourprées et ses feuilles à 3 folioles, chacune portant au dessus une tache claire en forme de « croissant » ou de "V".

Fleurs regroupées en têtes globuleuses serrées

Tache claire caractéristique sur les folioles

Propriétés thérapeutiques
Le Trèfle des prés qui renferme entre autre des isoflavones oestrogéniques , est non inscrit à la pharmacopée française, mais est proposé sous forme de compléments alimentaires pour le traitement de la ménopause et en prévention de l’ostéoporose.
Les sommités fleuries sont réputées dépuratives, diurétiques et cholagogues.

Cuisine sauvage
Les feuilles, riches en protéines, peuvent être consommées crues en salade ou cuites.


mercredi 20 mai 2015

AEGOPODE

Plante vivace qui apprécie les endroits un peu humides, l’ Aegopode ou ‘Herbe aux goutteux’ (Aegopodium podagria – Apiacées) est au premier abord un véritable casse-tête pour ne pas dire un désespoir pour les jardiniers tant cette plante qui se propage par ses racines souterraines devient rapidement envahissante, étouffant tout sur son passage.
Le fait de présenter de réelles qualités alimentaires lui permet de se faire un peu oublier …

Un massif, ou plutôt ce qu'il en reste, colonisé par l'Aegopode

Son nom de genre ainsi que ses autres noms populaires d’  ‘Herbe au bouc’ ou ‘Pied de chèvre’ proviennent de la forme des folioles qui évoque l’empreinte du dit animal.
Les feuilles inférieures sont divisées en 3 folioles, elles-mêmes divisées à nouveau en 3.
Les feuilles supérieures sont quant à elles divisées en 3.

Détail d'une feuille 2 fois trifurquées

Les petites fleurs blanches de l’Aegopode sont groupées en ombelles mais seule l’ombelle centrale portera des fruits.

Détail d'une inflorescence avant épanouissement

La détermination des Apiacées (appelées autrefois ombellifères) est toujours très délicate. La couleur vert clair de la plante, la section en « V » du pétiole ainsi que les folioles entières permettent d’écarter tout risque de confusion avec la petite cigüe par exemple.

Section en "V" du pétiole et forme en gouttière

Propriétés thérapeutiques
Inusitée de nos jours, la plante était utilisée pour ses vertus aromatiques, stimulantes, diurétiques et vulnéraires.
Le nom d’espèce « podagria » (goutte en latin) atteste de ses qualités antigoutteuses, du fait de son action sur la sécrétion urinaire.
NB) Goutte : affection douloureuse des articulations provoquée par un excès d’acide urique.

Cuisine sauvage 
L’ Aegopode, au goût anisé, fait partie des très bonnes plantes sauvages comestibles, abondantes comme on l’a vu  et nutritives (protéines, vitamines A et C).
Les jeunes feuilles sont délicieuses en salades, en légumes vapeur, en gratins, en quiches, en soupes.

Les ombelles, les graines broyées sont utilisables comme condiment.
Le mélange avec d'autres plantes comme l'ortie et la pimprenelle sont possibles.
(cf bibliographie pour livre recettes)

Détail d'une feuille moyenne, simplement divisée en 3

mardi 19 mai 2015

GAILLETS

Les Gaillets sont des plantes très communes de la famille des Rubiacées à laquelle appartient aussi l’Aspérule odorante et sont reconnaissables à leurs feuilles groupées en verticilles, leurs petites fleurs à 4 lobes et leurs fruits secs en 2 parties.

Les principaux gaillets sont les suivants :

Gaillets à fleurs blanches 
(1) Gaillet blanc (Galium mollugo) à tiges rampantes puis ascendantes, fortement rameuses et feuilles verticillées par 6 ou 8. Plante vivace.

Gaillet blanc et son verticillé de feuilles

Fleurs de gaillet blanc

Gaillet blanc

(2) Gratteron (Galium aparine), entièrement recouvert de petits poils en ‘crochets’. Plante annuelle.

Gaillet gratteron



Gaillets à fleurs jaunes

(3) Gaillet jaune (Galium verum) ou ‘Gaillet vrai’ à tige cylindrique, à petites fleurs sentant le miel et feuilles luisantes en verticilles de 8 à 12. Lieux herbeux, bord des chemins. Plante vivace.
(non illustré ici).

(4) Gaillet croisette (Galium cruciata)  ou ‘Herbe à miel’ à tige quadrangulaire et feuilles disposées par 4, en particulier dans les endroits frais, sur les berges. Plante vivace.

Gaillet croisette

Propriétés thérapeutiques
Les 4 gaillets ont d'après Fournier les mêmes vertus et sont antispasmodiques, diurétiques, stomachiques et calmants.
Etant donné la concentration en dérivés coumariniques pouvant entraîner une hépatotoxicité, une utilisation limitée dans le temps est conseillée.

Cuisine sauvage
Les toutes jeunes pousses du gratteron seront consommées à la vapeur.

Les fruits ont servi de succédané au café (même famille de plantes) mais il faut être patient pour la cueillette.
Aucun gaillet n'est toxique.